La relation d'Andrea avec la nature est plutôt contemplative ; une admiration de loin informée par les paysages bucoliques des peintures naturalistes et les photos presque d'un autre monde des magazines de voyage. Et à travers la pandémie du Covid-19, alors qu'elle se languit de paysages, à la fois inconnus et familiers, elle continue de réfléchir à notre relation médiatisée avec la nature.
Dirigeant notre regard à l'intersection des médias numériques et de l'alphabétisation écologique, l'œuvre explore en effet la façon dont les technologies médiatisent la création et la circulation d'images qui informent notre façon de voir et de connaître la nature. Ces technologies ne sont pas des moyens neutres de reproduction et de transmission, mais transforment activement ce qu'elles transmettent.
La série Botanical se penche ainsi sur des images artificielles et instables, inspirées par une idée esthétisée de la nature, à la fois comme quelque chose d'extérieur à nous (la nature sauvage) et comme quelque chose que nous pouvons dominer, classer et posséder. Créant un lien entre l'espace que nous observons et celui dans lequel nous nous trouvons, elle aborde la condition actuelle des images et de l'écologie ; non pas l'image phénoménale mais l'artefact.
Ici, à l'aide d'un algorithme de tri des pixels, Andrea manipule des illustrations botaniques qui circulent sur le web. L'application écrite en Processing scanne chaque pixel de l'image, puis les réorganise en fonction de leur niveau de luminosité. Comme des traînées de lumière et d'effacement, de création et de destruction, le déplacement des pixels transforme l'image, les mettant en mouvement, et générant un glitch dynamique qui se décompose lentement en couleurs dominantes.