Fran Lejeune : "Prise sur le vif, la photographie de l’artiste avec Kayvan ne résiste pas non plus à la pixellisation de l’image et à la dynamique qui lui est imposée.
Comme Roland Barthes reconnaissait « presque » sa mère sur une photo, Jean-Michel Rolland revit « presque » ce moment festif noyé dans un magma en noir et blanc à travers lequel les visages transparaissent de temps à autre.
Si pour Roland Barthes la photographie analogique atteste que ce souvenir « a été », pour Jean-Michel Rolland ce temps suspendu se détruit aussitôt grâce au numérique.
Il rejoint en cela Bernard Stiegler pour qui l’epokhe, le temps suspendu, est à la fois maintenu et radicalement mis en doute.
En détruisant la précision de la photographie-souvenir, l’artiste affirme par là une sorte de désintérêt pour le passé ou du moins pour les images qui le figent.
Si la photographie argentique attestait d’une présence passée et ne mentait pas, l’artiste détruit toutes ces certitudes avec l’image numérique où chaque pixel peut être déplacé, voire tronqué."